Pour ne plus avoir peur de l’échec

Nous sommes nombreux à redouter l’échec. Il est souvent synonyme de perte, de dévalorisation, de rejet, de finitude : « si j’échoue, je serai un raté », « je n’ai pas le droit à l’échec », « je vais tout perdre, je vais être rejeté par ma famille, mon équipe.. » « je suis incapable de gérer un échec, je ne le supporterai pas  » sont des pensées que nous n’osons parfois même pas formuler. Alors nous l’évitons, par notre exigence, notre rigueur, notre organisation mais aussi parfois par notre procrastination, notre mauvaise foi, notre fuite. Normal de fuir vu que nous ne savons pas l’accueillir, le gérer, l’appréhender et le dépasser. Ce concept parle bien de perte, faire échec c’est perdre son roi et donc la partie. Mais il parle également de peur.

Tout est question de perception, alors si nous prenions un peu de hauteur et allions voir dans les autres cultures comment est perçu l’échec. Dans le monde anglo-saxon, l’échec est considéré comme un levier de développement personnel et professionnel. C’est une occasion d’apprendre, de rebondir, de comprendre, de développer des ressources personnelles. C’est un vrai apprentissage. D’ailleurs, Winston Churchill pensait que « Le succès consiste à aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme ».

Dans la culture asiatique, il existe l’art du Kintsugi  qui célèbre les échecs et les défauts. Pour la petite histoire, au XVe siècle, un jeune homme a brisé, d’une manière accidentelle, un de ses bols préférés et au lieu de le jeter, il l’a envoyé en réparation mais il est revenu avec des affreuses agrafes alors il a demandé aux meilleurs artisans de le réparer et ainsi est né l’art du Kintsugi consistant à réparer des céramiques avec de la résine de laque et de l’or en poudre.

Cette manière d’appréhender nécessite au préalable de s’autoriser à ne pas y arriver. Et si nous n’y parvenons pas, c’est que nous avons encore des choses à comprendre. Ainsi l’échec nous invite à mieux nous connaître et ainsi nous dépasser alors que souvent la réussite n’apporte qu’une satisfaction bien temporaire!